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Le monde qui nous entoure est en révolution, tout ce qui faisait le socle de nos méthodes de travail est remis en cause chaque jour par la révolution numérique. Les enjeux sont tels que nous venons de faire un pas majeur sur la nécessité de préserver les données personnelles de chacun d’entre nous en mettant en place en Europe le RGPD. Le vieux continent est à la pointe de l’interrogation sur la place de l’Homme dans la société numérique.

Aujourd’hui le numérique nous entoure quotidiennement, ne pas s’en protéger marquerait une régression de la place de l’Homme au centre de toute chose, ne pas emboiter le pas serait pénétrer dans un monde rétrograde nous condamnant à ne pas prendre le train de l’innovation source de progrès pour l’Homme et la société.

Ne nous cachons pas la vérité, le « numérique » est une révolution positive, il remet en cause la production, la gestion et la consommation du savoir et par là il redistribue l’exercice du pouvoir en le redonnant à chacun d’entre nous. Nous quittons une société bi nodale et verticale où le pouvoir est exercé par celui qui détient la connaissance au détriment de celui qui aspire à la posséder ou à en faire usage. Nous rentrons dans une société multi nodale, une société de réseaux où la connaissance est « en partage ». Chacun a accès librement à la connaissance, chacun contribue au corpus de la connaissance pour donner naissance à une société fondée sur le partage des connaissances et donc du pouvoir.

D’une société hiérarchisée par la possession de la connaissance nous évoluons vers une société nouvelle où le pouvoir n’existera que par la reconnaissance par chacun d’une contribution positive à l’épanouissement des autres. Le pouvoir hiérarchique est remplacé par un pouvoir reconnu et partagé.

Une forme ancienne de l’exercice de la responsabilité, le principe de subsidiarité, dont on trouve le fondement chez Aristote, Les Politiques, est étrangement moderne et en totale harmonie avec la révolution contemporaine du numérique. Le principe de subsidiarité souligne la nécessité de reconnaître l'autonomie de chacun d’entre nous vis-à-vis de toute verticalité descendante.

Au sein du réseau Initiative, notre propre organisation d’accompagnement de la création doit prendre en compte cette révolution. Le savoir est partout, il est en accès libre. Nous devons donc réinventer notre métier et nous ouvrir sur de nouveaux rapports avec les créateurs. Nous devons rechercher tout ce qui nous permet de construire ensemble une société de partage où l’Homme est au cœur de toute chose.

Edouard de Penguilly
27 mai 2018